Le Cameroun, une terre à conquérir
Tandis qu’en 1840, les ambitions des nations étaient focalisées sur l’appropriation des richesses du continent africain, deux jeunes chrétiens originaires de la Jamaïque entrèrent les premiers en contact avec le peuple Camerounais.
Après la tentative avortée d’implanter une station à Freetown en Sierra Léone en 1785, afin d’évangéliser l’Afrique centrale, la mission baptiste de Londres (BMS) abandonna sa vision. Les populations étaient trop difficiles d’accès. Ce n’était pas encore le temps du Seigneur !
Conscientisation des chrétiens jamaïcains
Dès 1813, les baptistes de Londres évangélisèrent les esclaves de la Jamaïque. Puis en 1831, ils furent accusés de conscientiser leurs fidèles, d’être à l’origine d’émeutes sanglantes et d’inciter les esclaves à la rébellion. La persécution ne tarda à venir et leurs lieux de culte furent détruits.
Cela n’empêcha pas la justice divine d’opérer : les révoltes et les revendications des esclaves trouvèrent un écho dans les milieux diplomatiques en Angleterre. En effet, des hommes se levèrent pour dénoncer l’horreur de l’esclavage. L’esclavage fut aboli en Jamaïque lors de la signature de l’acte de la reine Victoria en 1834 et l’émancipation du peuple survint en 1838.
Les pionniers jamaïcains du réveil au Cameroun
Poussés par le Saint Esprit et boostés par ce vent de liberté, d’égalité et de justice, ces jeunes jamaicains ont éprouvé un grand « réveil » : « C’est pourquoi il dit : Réveille-toi, toi qui dors, et ressuscite d’entre les morts, et le Mashiah brillera sur toi. » (Ephésiens 5:14) Ils eurent un ardent désir d’annoncer l’évangile sur leur continent d’origine. Un besoin criant de voir un réveil souffler en Afrique centrale. Ainsi, en 1840, rien ne pouvait résister à cet engouement ! Après avoir convaincu la mission de Londres, ils embarquèrent en direction des côtes camerounaises. La mission baptiste de Londres et de la Jamaïque qui ont participé à l’essor de l’évangile au Cameroun de 1841 à 1886.
Comme Yéhoshoua et Kaleb dans la Torah, inspectèrent la terre promise de Kena’ân, les deux missionnaires John Clark (pasteur) et G. K. Prince (docteur, ancien esclavagiste) partirent en éclaireur en direction de l’île de Fernando Poo (actuellement l’île de Bioko en Guinée équatoriale) « Combien sont beaux sur les montagnes les pieds de celui qui porte la bonne nouvelle ! » (Esaïe 52:7).
Stratégie de conquête : une tête de pont
Leur mission était d’explorer la région montagneuse du Cameroun et si possible d’atteindre la cours supérieur du Niger, finalement jamais atteint. Les premiers contacts au Cameroun ont eu lieu le 1er février 1841 à Douala. Ils furent ainsi reçus par les chefs des cantons Bell, Akwa, Joss, Hickory (Bonabéri) et de Deido. A cette époque, Douala et Bimbia (port négrier, récemment redécouvert dans la forêt) représentaient les deux villes les plus peuplées et les plus fréquentées de la côte.
Le 6 février 1841, le roi de Bimbia leur permit de prêcher mais pas de s’installer sur son territoire. Une prédication eut lieu un dimanche à l’attention de 300 personnes rassemblées en plein air. Clarke et Prince interféraient dans le commerce et les affaires de la ville en invitant le peuple à se rassembler pour les prières et écouter la parole d’Eholîm.
Des nouveaux ouvriers pour la moisson
Les rapports captivants de Clarke et Prince à leur retour, furent présentés dans les assemblées de la Jamaïque, et également lors des “London Jubilee Meetings” à Londres. Cela suscita un tel enthousiasme que de nombreux anciens esclaves jamaïcains nouvellement convertis présentèrent leurs candidatures pour partir en mission. Parmi eux se trouvaient Alexander Fuller avec ses deux enfants, dont l’un, Joseph Jackson Fuller qui joueront un grand rôle dans la mission du Cameroun. Joseph Merrick, pasteur de l’Église de Jéricho qui traduisit la première Torah en langue locale : duala. Le 21 novembre 1841, un baptême fut administré aux premiers convertis parmi lesquels se trouvaient quelques camerounais.
Le réveil du Cameroun et de l’Afrique centrale
L’essor de l’évangile dans la région suscita un vif intérêt en Angleterre. Sous la bannière « L’Ethiopie accourt vers Dieu », ce fût le commencement de la mission. Les chrétiens furent envoyés à Fernando-Po, sur des navires spécialement destinés à des fins missionnaires.
« L’Éthiopie se hâtera d’étendre ses mains vers Elohîm. Royaumes de la Terre, chantez à Elohîm, célébrez Adonaï ! Sélah ». Psaumes 68 : 32 – 33
Ces serviteurs jamaïcains, des exemples à suivre et poussés par l’amour du Seigneur ont marqué le temps et l’histoire par la main puissante de Yehoshoua : le seul, l’unique, le véritable qui change les circonstances. Ils ont bravé l’esclavage, les mers, le climat, les terres inconnues, les autorités. Le contact avec les populations ne fut pas aisé à cause des pratiques et traditions locales non conformes aux commandements de la Torah.
Oh ta Parole de Vérité sera annoncée dans toutes les villes, les campagnes et les villages du Cameroun !
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil !
« Yéhoshoua Mashiah est le même, hier, et aujourd’hui et pour les âges » (Hébreu 13 : 8)
« Et cet Évangile du Royaume sera prêché dans toute la terre habitée, pour servir de témoignage à toutes les nations et alors viendra la fin » (Matthieu 24 : 14)… Allélou-Yah !
Sources :
JAMAICAN and BRITISH BAPTISTS in WEST AFRICA, 1841-1888 by Paul R – DocsLib
Le sacrifice du Christ. Révélation et rédemption au Cameroun (1843-1844) (openedition.org)
Entrée de l’évangile au Cameroun (camfaith.org)
Van Slageren (Jaap) Les Origines de l’Eglise évangélique du Cameroun – Persée (persee.fr)
Joseph Jackson Fuller – African Heritage (afrolegends.com)
« Christianisme et ouverture au monde ». Le cas du Cameroun (1845-1915) – Persée (persee.fr)
Que toute la gloire revienne à Yéhoshoua ha Mashiah !